• Conception et interprétation de Julia Cima.

    Chorégraphies de ou d'après : Dominique Bagouet, Isadora Duncan, Valeska Gert, Merce Cunningham, Tatsumi Hijikata, Vaslav Nijinski, Nikolska...

     

    Visitations est avant tout un projet d'interprète. Julia Cima s'approprie, avec un grand pouvoir d'évocation, une dizaine de solos qu'elle a choisis et qui n'ont pas été composés pour elle. Elle visite l'histoire de la danse du XXe siècle, passe du butô à la modern dance américaine, de l'expressionnisme à la danse contemporaine française des années 80... Un seul décor, un seul costume, une scène dépouillée : la modernité naît de cette simplicité, de cette rencontre d'un passé de l'écriture et d'un présent de l'interprétation.

    «Voir Julia Cima passer des grimaces de Kuzu no Ha, la femme de Shinoda, au tragique de la condition ouvrière genoux à terre, geste reproduit à l'infini, est une sorte de mystère en mouvement [...]
    À la vue de ces chefs-d'oeuvre, l'imagination se met en branle, la mémoire aussi. Jouant d'un panneau mobile, paravent qui ne fait rien mieux que montrer, et des images projetées, Julia Cima passe d'un rôle à un autre, sans changer de costume. Jamais la même, toujours en devenir : c'est la grande force de cette recréation, l'évidence du propos de Julia Cima guidée par le plaisir de danser et de partager
    .» (les inrockuptibles)

     

    Retour sur la thématique de l'empathie du spectateur...

    Si certains, moi la première, s'en tiennent à l'envie de danser d'entrer dans un mouvement, julia cima a choisi de mettre en scene les extrait de solos qui lui parlaient, lui procuraient cette envie de danser... et le résultat est très émouvant, profondément humain et personnel.

     

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  • Un spectacle de Carlotta Sagna, interprété par Lucy Nightingale.

     

    Tourlourou met en scène une ballerine d'un genre tout à fait particulier. Au cœur d'une cible, dans un espace de danse très réduit, la kamikaze sur pointe joue sa vie dans un texte qui évoque le combat d'un soldat comme celui d'une danseuse. En passe de mourir, elle joue à sa façon le destin de toute ballerine trop livrée à sa propre danse. "Tu sais avec certitude que tu vas mourir demain". La chorégraphe Carlotta Sagna décrit sa pièce comme "un véritable hymne à l'interprète, crescendo tragique qui mène de l'exercice militaire au cri du coeur". Sur scène, le compte à rebours est programmé, la minuterie est enclenchée.

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  • Cheminer dans l'oeuvre
    par Isabelle Ginot
    samedi 10 mars 2007 de 17h à 19h30


    Cette dernière étape du cycle de conférences consacré à l'oeuvre en danse se concentrera sur le plus silencieux, peut-être le plus méconnu de tous les acteurs d'une oeuvre chorégraphique : le spectateur, vous-même. La première partie de la présentation d'Isabelle Ginot (maître de conférence et co--directrice du département danse de l'Université Paris 8 Saint-Denis) s'appuiera sur quelques pièces de Dominique Bagouet, artiste emblématique des années 80, « à la fois un carrefour et une avant-garde de la danse française », dont l'oeuvre a ouvert une autre façon d'être spectateur. La deuxième partie, sous forme d'atelier, invitera les participants à quelques jeux avec leurs propres habitudes de regard, et engagera le dialogue sur leurs pratiques de spectateurs contemporains.

    Une œuvre est un ensemble de travaux, de processus qui se croisent, elle invite ou impose un travail de spectateur.

    Les choix perceptifs sont fonction de références communes et de la singularité du spectateur (subjectivité).  Culture, histoire et état du moment influencent notre regard, et chacun privilégie un mode de relation aux œuvres (au niveau intellectuel, sémiotique, en cherchant à identifier un récit ou un niveau émotionnel, sensoriel).  « C'est toujours intéressant d'aller là où on a du mal à aller » pour regarder autrement et voir autre chose.<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    Chaque époque a des normes, des conventions partagées par les publics et les artistes. La définition universelle de « ce qui est/n'est pas de la danse » évolue sans cesse. Les systèmes de références culturelles (danse classique, contemporaine, musiques...) dessinent pour chaque spectateur une sorte de territoire dans lequel vient se placer la pièce. L'oeuvre est un carrefour où, au moment de la représentation, se croisent l'intention du chorégraphe, l'état des danseurs et la culture du public.

    Quelques questions  pour orienter ou changer le regard sur une oeuvre:

    Qu'est-ce qu'ils font ?

    Qu'est-ce que ça vous rappelle ?

    Qu'est-ce qu'ils sentent ? (sensoriel, ressenti)

    Où est-ce qu'ils sont ?

    Lequel seriez-vous ? Que sentez-vous dans ce personnage ?

    Que sentez-vous ?

    <o:p> </o:p><o:p> </o:p>Comment cette question a modifié votre point de vue ?<o:p> </o:p>

    Dominique Bagouet « Déserts d'amour » (1984): Marque identitaire forte de la danse de Bagouet, "danse déceptive" ( appeler les références, défaire les attentes et les refaire)

    <o:p></o:p> Dominique Bagouet « Jours étranges » (1990): Travail à partir de BD et de souvenirs d'adolescence<o:p> </o:p>

     

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  •  Qu'est-ce que le Pape ? C'est la question troublante que se pose le souverain pontife imaginé par Genet dans « Elle ». Pour les millions de fidèles, comme pour le photographe venu prendre un cliché destiné à inonder la planète, cela ne fait aucun doute. Or, sous cette image, enluminée par la pompe et le cérémonial, qu'y a-t-il ? Un « pantin désarticulé » chargé de l'incarner. Pape pour tous, excepté pour lui-même, ce dernier s'imagine être un morceau de sucre soluble, nouvelle hostie de l'ère de la grande consommation.
    Genet affirme qu'il n'est pas de réalité hors sa représentation. Le rite, c'est le théâtre, c'est-à-dire du « faux » susceptible de signifier le vrai, l'invisible. Qu'importe si le cérémonial est truqué — il l'est nécessairement. Qu'importe si l'on voit que le Pape est monté sur roulettes et que sa personne est tenue par « d'invisibles filins ». En dénonçant la nécessaire théâtralité des images, Genet n'entend pas les annuler ou les frapper d'impuissance. Il rend tout son pouvoir au Théâtre lui-même : le simulacre n'est-il pas à même de révéler la présence au coeur même de l'absence ?
    Dans la mise en scène, nous partons d'un espace vide, de ce réceptacle propice à l'éclosion de l'imaginaire — c'est-à-dire de l'attente, du désir du spectateur qu'il se passe effectivement quelque chose « comme si c'était vrai ». Seuls demeurent les éléments du truquage, les signes : la porte par laquelle apparaît le comédien jouant « au » Pape, posée sur le plateau comme au milieu du désert, les échasses sur lesquelles le cardinal est juché, la poulie qui permet de faire monter ou descendre une tiare... Qu'est-ce qui est le plus dérangeant ? Que l'on donne à voir l'envers de l'artifice ou bien qu'en dépit de l'artifice, nous ayions envie d'y croire ? Nous pourrions presque revendiquer : j'y crois, parce que c'est faux... (Olivier Balazuc)

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  • Joan Cambon, Sylvain Chauveau
    lumières, vidéo George Dyson, Pierre Rigal,
    Aurélien Bory
    costumes mise en scène Aurélien Bory, Pierre Rigal
    conception et chorégraphie Pierre Rigal
    musique Sylvie Marcucci
    assistante artistique Sophie Schneider

    avec Elena Borghese, Grego Edelein,
    Alain Lelouch, Pierre Rigal

    Sportif de formation, Pierre Rigal puise dans ses antécédents matière à créer : ainsi Arrêts de jeu part des souvenirs d'un match de football, la fameuse demi-finale 1982 entre la France et l'Allemagne. Point de départ, cette rencontre permet au quatuor réuni en scène de visiter d'autres espaces, physique ou mental. Ainsi on va passer d'une partie autour d'une balle à un jeu où les corps s'opposent. C'est parfois drôle, presque toujours émouvant. Au-delà, Pierre Rigal – lui-même sur le plateau – évoque l'enfance et le passage vers un autre monde, plus adulte celui-là. Pour amener le spectateur dans cette errance, magnifiquement mise en scène par le complice Aurélien Bory, Pierre Rigal opte pour des objets – écrans, tableaux lumineux – bien sûr ; mais il a aussi le goût du geste, ici à mi-chemin du travail chorégraphique et de l'engagement des circassiens. À l'évidence, Arrêts de jeu est un pur Objet Dansant Non Identifié. Sa poésie visuelle nous transporte d'ailleurs au-delà des mots.

     

    "Spéciale dédicace" à Olivier et Georges  ;-)


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