• Conception et chorégraphie : Alban Richard
    Assistante chorégraphique : Daphné Mauger
    Interprétation : Cyril Accorsi, Mélanie Cholet, Max Fossati, Laurie Giordano, Laëtitia Passard
    Lumières : Valérie Sigward
    Musique : Laurent Perrier
    Costumes : Corine Petitpierre

    Production : ensemble L'Abrupt
    Coproduction : Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis, Arcadi (Action Régionale pour la Création Artistique et la Diffusion en Île-de-France), Centre national de la danse (Pantin) – création en résidence
    Avec le soutien du Centre chorégraphique national de Franche-Comté à Belfort, de la DRAC Île-de-France – ministère de la Culture et de la Communication pour l'aide aux compagnies et de l'Association Beaumarchais

    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    Alban Richard soumet la scène à des procédures minutées – montant, démontant, piégeant tout ce qui pourrait fonder un équilibre. « Ce qui m'intéresse, dans « as far as », c'est comment se perdre dans un temps à la fois séquencé et évanescent... une sorte d'ellipse temporelle renouvelée... » explique-t-il.
    Une séquence – élaborée à partir d'extraits de films montrant un corps en panique, où les protagonistes réagissent à des émotions fortes, à des mouvements de fuite, d'évanouissement – est distillée dans l'espace. Dans un double mouvement de tension, les corps – soumis au retour programmé, irrémédiable de cette séquence minutée – sont engagés dans une lutte pour durer, tandis que le thème tente avec acharnement d'endurer les transformations.
    Il est progressivement usé, saboté, piraté, comme une cellule qui dégénère... Les cinq interprètes sont tramés dans ce tissu chorégraphique qui se modifie et les modifie, leurs contours s'annulent, les silhouettes s'effacent à mesure que l'intensité augmente.

    Mouvements, paroxysmes des visages, champs de batailles, constellations d'actions et de rythmes surgissent sur la scène – comme une toile mouvante où les motifs se développent, se transforment, disparaissent. La bombe temporelle à retardement qui se construit soumet les corps à un déséquilibre constant qui les « pousse tout à coup jusqu'aux gestes les plus extrêmes » (Artaud).
    On ne sait pas quelle identité se dérobe derrière eux : hantés par d'autres corps, subissant l'espace, la lumière, le son, ils cherchent à l'intérieur de la structure à devenir spectres - des spectres dynamiques, affectés, as far as, aussi loin que possible...




    1 commentaire
  • Christian absent, c'est Jean-Charles Di Zazzo qui a animé l'atelier des samedi de danse(r) cet après-midi. Depuis « de la danse à tous les étages », je ne l'avais pas revu (à l'exception des images vidéo des "jours étranges" de Dominique Bagouet) et c'est avec beaucoup de plaisir que je l'ai retrouvé. On a tous des affinités avec les différentes formes de pédagogies, la sienne –qui allie justesse de la technique et humour- me convient très bien... il y a quelque chose qui me rassure et me permet d'aller au-delà d'une timidité que je connais avec d'autres.

    Le travail de composition qu'il nous a proposé s'appuyait sur des verbes d'actions (c'est classique mais terriblement efficace !). Dans la liste, j'avais choisi « frapper », « tordre », « lancer », « feuilleter », « déchirer » mais une fois déposée la petite feuille de papier sur laquelle je les avais inscrit, j'en ai remplacé certains par d'autres, inspirée sans doute par les états de corps ou d'esprits qui font mon quotidien actuellement.

    Ainsi, j'ai « frappé» mes pieds un à un sur le sol, j'ai « frappé » dans mes mains et je les ai « glissées » le long des mes pieds, mes jambes, mes cuisses, mon bassin, mon buste...avant de leur faire « caresser » l'air. Puis j'ai « épousseté » l'avant de mes cuisses (une pensée pour Magali !). Revenue sur ma verticale en m'appuyant sur l'air, j'ai « feuilleté » un immense livre imaginaire avec toute la longueur de mon bras droit, aidée d'un déplacement sur en fente sur le coté. Au bout de deux pages, j'ai « lancé » mon bras et ma jambe droite vers la droite, me suis laissée entraîner dans un saut léger pour repartir dans le premier mouvement de ma séquence, dans une nouvelle orientation.

    La séance m'a semblé trop courte, au moment de la phase de détente finale j'avais surtout envie de bouger! Mais sa proposition, là encore a retenu mon attention... profiter de ce temps pour soi en revisitant un moment de l'atelier qui nous a particulièrement plu, c'est un peu comme se fabriquer un souvenir que l'on emporte!


    votre commentaire
  • Confortablement installée dans la salle de projection du sous-sol du centre pompidou, je regardais la version scénarisée de « tempus fugit » de Sidi Larbi Cherkaoui quand une silhouette a interpellé mon regard... dans la pénombre j'ai reconnu une démarche que j'ai maintenant l'habitude d'observer le mercredi après-midi. T. est un patient de l'hôpital de jour, on dit de lui qu'il est autiste, et dans l'atelier, on remarque qu'il danse difficilement s'il n'a pas l'appui des autres, Carlo prends d'ailleurs souvent du temps pour le faire travailler seul et valoriser ainsi ses capacités. Récemment dans un exercice de composition, il n'avait pu se défaire d'un mouvement de groupe pour créer une séquence lui appartenant...

    Pourtant, il a entendu l'information quand j'ai parlé de vidéodanse mercredi dernier et aujourd'hui, il est venu seul... de sa propre initiative...


    votre commentaire
  • Je peux maintenant dire que les patients qui participent à l'atelier de danse contemporaine de l'hôpital de jour forment un groupe, un groupe dans lequel chacun a une place singulière... même les absents.

    L'atelier étant toujours entr'ouvert, certains membres sont partis suivre d'autres chemins thérapeutiques ou professionnels, d'autres sont arrivés, cette évolution fait partie aussi de la constitution du groupe, de son histoire.

    Il y a aussi des « habitudes » que l'on retrouve chaque semaine : « les informations » en début de séance, l'organisation des voyages des coussins, les changements de lieu, le tas de coussin final...

    Au fil des mois, je ne peux que constater l'évolution de leur implication... du corporel au poétique...

    C'est venu doucement, je le repérais chez chacun dans mes observations individuelles, et cet après-midi c'est l'ensemble qui m'a surpris. Nous avons joué avec une des variations que Carlo nous avait enseignées la semaine dernière, et l'importance d'être ensemble a mobilisé une réelle recherche artistique.

    C'est peut-être un effet de notre passage sur le plateau de la grande salle du théâtre de la cité la semaine dernière... peu importe ! Ce groupe est formidable !

    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    Bande son : Que sera -WAX TAILOR-


    votre commentaire
  • Il n'y a pas une répétition, ni une représentation qui ne ressemble à une autre... Avec une écriture identique, les variations sont multiples, fonctions de l'humeur ou l'état de corps de chacun, fonction du public, fonction de l'espace, du son...

    Chaque danse est unique,

    instant éphémère.


    votre commentaire